Échecs et littérature
« Mais n’est-ce pas déjà le limiter injurieusement que d’appeler les échecs un jeu ? » (Stefan Zweig)
Importé en Europe au Xe siècle sans que l’on connaisse précisément son lieu d’invention, les échecs font partie de la catégorie des jeux de guerre, ou jeux de stratégie. Pour l’anecdote, le but des tout premiers informaticiens était de programmer des machines pour jouer aux échecs ! Depuis, ce « roi de jeux » n’a cessé d’inspirer l’art sous ses formes les plus diverses, du cinéma jusqu’à la littérature, en passant par la peinture.
Nombre d’écrivains ont mis les échecs à l’honneur dans leur œuvre. Que vous soyez amateurs, passionnés ou simplement curieux, nous vous avons concocté une sélection de romans, tous captivants, classiques comme contemporains, qui font des échecs le personnage central de la narration.
Dans sa nouvelle Le Joueur d’échecs parue à titre posthume en 1943, Stefan Zweig raconte, du point de vue du narrateur, un trajet en bateau allant de New York à Buenos Aires, sur lequel voyagent deux hommes qui entretiennent chacun une relation particulière avec les échecs : l’un est champion du monde à l’âge de vingt ans, l’autre apprend la discipline durant son séjour en prison et finit par être atteint de schizophrénie à force de jouer des parties contre lui-même. Les deux joueurs s’affrontent, malgré l’interdiction médicale du second de rejouer à nouveau. Devenu incontournable, ce court roman a fait l’objet de nombreuses adaptations au cinéma, au théâtre.
Quelques dizaines d’années plus tard, en 1983, l’auteur américain Walter Tevis publie Le Jeu de la dame, dont la notoriété doit beaucoup aujourd’hui à la série télévisée du même nom, sortie en 2020. La série comme le livre racontent l’histoire de Beth Harmon, enfant placée en orphelinat qui découvre et apprend les échecs à l’âge de neuf ans. Elle s’entraîne sans relâche pour devenir championne du monde en même temps qu’elle combat ses problèmes de dépendances à l’alcool et à la drogue. Un roman captivant sur la détermination, la compétition et la résilience.
Aujourd’hui encore, les échecs continuent d’inspirer ! Dans son roman pour la jeunesse, L’Héritage de Judith Blackwood, Nathalie Somers place son héroïne au XIXe siècle, à Londres. Envoyée chez son grand-père féru d’échecs, Judith doit vivre dans un manoir à l’atmosphère oppressante, où l’échiquier sera l’élément essentiel d’un huis clos inquiétant.