«Sans famille», les romans

La guerre

Tous les enfants n’ont pas la chance de grandir dans un cocon, entourés et protégés par une famille aimante. Certains se cognent dès le plus jeune âge à des réalités difficiles et douloureuses. Des enfants qui doivent grandir dans des foyers, dans des familles d’accueil ou chez un parent avec lequel ils n’ont pour lien qu’un bout d’ADN. Des enfants bousculés, trimballés, à qui la vie ne fait pas de cadeaux.

En attendant que Sans famille, le célèbre roman d’Hector Malot, puisse être lu dans une version accessible en grands caractères, voici quatre romans touchants, sensibles et captivants qui nous emmènent aux côtés de ces enfants et adolescents, et nous font vivre leurs tourments, leurs doutes, leurs chagrins, mais aussi leurs joies et leurs rires. Quatre romans pour faire le plein d’émotions qui ont en commun une fin lumineuse et chargée d’espoir.

 

Deux familles pour Lulu d’Agnès Lacor

Lulu a dix ans et a déjà été ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil lorsqu’il arrive chez Madame Fournier. Qu’est-ce qui l’attend cette fois encore ? Ça pue le chou, la déco est horrible, la dame Fournier n’est vraiment pas avenante. Et si c’était encore pire que les fois d’avant ? Lulu songe déjà à s’enfuir… Mais la vie ne lui réserve pas que des mauvaises surprises. Ce roman, facile à lire et avec des personnages attachants, aborde avec délicatesse le sujet des familles d’accueil, des familles recomposées, de l’abandon et de la maltraitance. Disponible en grands caractères en Luciole 20 pt. À lire dès l’âge de 8 ans.

 

Le Jardin secret de Frances Hodgson Burnett

Publié en 1911 en Grande-Bretagne, Le Jardin secret est devenu un classique de la littérature jeunesse anglaise et a joyeusement franchi nos frontières pour devenir, en France aussi, un livre qui se passe de génération en génération. Mary, une jeune orpheline fort ingrate, doit laisser son Inde natale pour aller vivre en Angleterre chez un oncle qu’elle ne connaît pas. Elle va se révéler à elle-même en découvrant l’amitié et les merveilles de la nature. Un roman indémodable qui peut plaire aux enfants comme aux adultes. Disponible en grands caractères en Luciole 16 pt. À lire dès l’âge de 10 ans.

 

Soleil jusqu’à la fin de Mélanie Georgelin

Beaucoup d’émotions à la lecture de ce roman aussi fantaisiste que bouleversant, qui nous promène entre obscurité et lumière. Il faut dire qu’Amaya n’a pas la vie facile. À douze ans elle atterrit dans un orphelinat, la valise déjà bien remplie de coups durs et de chagrins. On la suit, avec ses colères, sa détresse, mais aussi avec ses rires et son extravagance. Avec elle on rencontre des êtres malmenés et abîmés, mais on voit aussi des mains se tendre et des âmes bienveillantes. Il fallait la plume poétique et sensible de Mélanie Georgelin, psychologue spécialiste de l’enfance, pour raconter ainsi, sans détours, la brutalité parfois infligée aux enfants. Une lecture tourmentée, disons-le, mais on y trouve là aussi des personnages très touchants et du soleil à l’horizon. Disponible en grands caractères en Luciole 20 pt. À lire dès l’âge de 12 ans.

 

Eden, fille de personne de Marie Colot

Saviez-vous que dans certains états des États-Unis des parents adoptifs peuvent rendre l’enfant qu’ils ont adopté s’ils n’en veulent plus ? Eden, bientôt seize ans, a déjà porté quatre noms de famille et vécu dans trois foyers sociaux. Comment se construire lorsqu’on est si peu épargnée et avec de telles blessures ? Voilà un roman qu’on ne lâche pas, avec une jeune héroïne formidable. Une autre belle lecture qui embarque les lecteurs du désespoir vers l’espoir. Un gros coup de cœur ! Disponible en grands caractères en Luciole 18 pt. À lire dès l’âge de 13 ans.

 

Terminons cette chronique en ajoutant un cinquième roman, paru en 1983 aux États-Unis et dont la première traduction française date de 1990 : Le Jeu de la dame de Walter Tevis. Et oui ! il s’agit bien du roman à l’origine de la série éponyme qui a rendu célèbre l’incroyable destin de Beth Harmon, le personnage créé par l’écrivain. L’action du roman commence en 1957 aux États-Unis, lorsque Beth, 9 ans, découvre sa passion pour les échecs grâce au gardien de l’orphelinat où elle a été placée après la mort de sa mère. Elle se révèle être une enfant prodige, une joueuse exceptionnelle qui deviendra une championne mondiale. Si l’on suit sa fulgurante ascension, on partage aussi ses doutes et ses crises existentielles, ainsi que sa lutte pour sortir de ses addictions aux calmants que les surveillants de l’orphelinat donnaient aux enfants, puis à l’alcool. Nul besoin de connaître les échecs pour se passionner pour les parties qui se déroulent tout au long de ce roman captivant qui peut se lire dès l’âge de 14 ans (à condition d’être un bon lecteur). Disponible en grands caractères, en Luciole 16 pt, dans l’excellente traduction de Jacques Mailhos, initialement parue aux éditions Gallmeister en 2021.

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